La vente d’huîtres est interdite depuis fin décembre, notamment sur le bassin d’Arcachon, à cause d’intoxications liées aux norovirus. Le Comité national de la conchyliculture appelle à ce que “les eaux de pluie ne soient plus mélangées avec les eaux d’assainissement”.
“On ne peut plus continuer comme ça”, s’exaspère vendredi 4 janvier sur France Inter Philippe Le Gal, président du Comité national de la conchyliculture, alors que plusieurs sites de production d’huîtres sont touchés par des interdictions temporaires de commercialisation après des cas d’intoxications alimentaires liées aux norovirus. Cela entraîne une vive inquiétude chez les ostréiculteurs qui déplorent “une filière en inactivité, en dépôt de bilan”.
Ces décisions ont été prises notamment sur le bassin d’Arachon en Gironde, en Vendée, dans la Manche ou dans le Calvados, soit dans “moins de 10 zones” sur les “375 zones conchylicoles maritimes” surveillées en tout en France. Philippe Le Gal regrette d’ailleurs que “l’effet médiatique” ait mis à mal, selon lui, l’image de la filière sur le plan national. Reste, que ces interdictions ont été prises en pleines fêtes de fin d’année, l’une des principales périodes de consommation du coquillage. Rien que sur le bassin d’Arcachon, les pertes sont estimées autour des huit millions d’euros.
Face à ce constat, les représentants des ostréiculteurs français ont rendez-vous “la semaine prochaine” avec le secrétaire d’État à la mer Hervé Berville. “Ça va être chaud”, prévient d’ores et déjà Philippe Le Gal. Il entend ainsi demander au gouvernement “de l’argent”, mais aussi “un certain nombre de mesures pour que [cette situation] cesse”. “Il faut que le dispositif d’assainissement soit vraiment performant et digne d’un pays comme la France”, soutient le président du Comité national de la conchyliculture. Il plaide ainsi pour que “les eaux de pluie ne soient plus mélangées avec les eaux d’assainissement”.
Il dénonce des failles du réseau d’assainissement collectif
Philippe Le Gal rappelle en effet que la qualité sanitaire des huîtres n’est pas en cause et vise au contraire “les stations d’épuration sous-dimensionnées” qui débordent après les pluies diluviennes. “Ce ne sont pas les huîtres qui sont malades au départ, mais les humains dont les gastro-entérites, non traitées dans les stations d’épuration, se retrouvent en mer”, fustige cet ostréiculteur. Les producteurs dénoncent depuis plusieurs années déjà les failles du réseau d’assainissement collectif. Le président du Comité national de la conchyliculture fait part de son exaspération, fustigeant le manque de mesures. “C’est nous qui sommes pollués, on doit se défendre, traiter les eaux et en plus trouver des solutions”, ajoute-t-il.
Source: FranceTV Info