Perte totale de l’odorat, partielle de l’audition, trouble de l’équilibre… Gravement blessée lors d’une manifestation en mars 2019, Geneviève Legay garde des séquelles. Sa perspective aujourd’hui : intégrer une maison départementale pour les personnes handicapées.
“J’ai voulu qu’on fasse le procès des violences policières d’État, il y en a ras-le-bol”, témoigne sur franceinfo Geneviève Legay. Cette septuagénaire, militante d’Attac, a été gravement blessée lors d’une manifestation de “gilets jaunes”, le 23 mars 2019 à Nice. Le commissaire Rabah Souchi, en charge des opérations de maintien de l’ordre ce jour-là, est jugé à partir de jeudi 11 janvier pour “complicité de violence par une personne dépositaire de l’autorité publique”. “Je suis sereine”, affirme Geneviève Legay avant l’ouverture du procès, à Lyon.
L’ancienne porte-parole d’Attac dans les Alpes-Maritimes a “encore des séquelles”, après la charge qui l’a renversée. “Je n’ai plus du tout d’odorat”, explique-t-elle. Or, “quand on n’a pas d’odorat, on n’a pas beaucoup de goût, on a que le salé, le sucré, l’amer et l’acide”. “J’ai perdu 35% à l’oreille droite” et “j’ai toujours des pertes d’équilibre”, ajoute-t-elle. De plus, elle est “malvoyante”. Sa dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) “a été aggravée par l’agression policière”.
Aux séquelles physiques, s’ajoutent les séquelles psychologiques. “Ça fait cinq ans que je ne pense qu’à ça”, confie Geneviève Legay, qui a vu “un psy pendant quatre ans”. Elle a un sentiment de gâchis. “Je pensais passer une vieillesse tranquille avec mes enfants et mes petits-enfants”, dit-elle. Aujourd’hui, elle est “en train de remplir un dossier MDPH”, pour intégrer une maison départementale pour les personnes handicapées.