La Société générale prévoit de supprimer 900 postes en France dans le cadre d’une vaste réorganisation due à la crise sociale qui touche le secteur bancaire. Cette réorganisation touchera principalement le siège de la Société générale à Paris La Défense, où les postes supprimés concernent principalement les fonctions de support, comme l’informatique.
L’objectif de ce plan de réorganisation est de simplifier le fonctionnement de la Société générale et d’améliorer l’efficacité du groupe bancaire en mutualisant ses activités. Cependant, ces suppressions de postes sont également une conséquence directe de la fusion avec le Crédit du Nord, ce qui a entraîné des doublons de postes.
Le groupe cherche à faire des économies, avec un objectif de réduction des coûts de plus d’1,5 milliard d’euros d’ici deux ans. Cette démarche vise à transformer en profondeur la Société générale, qui est souvent considérée comme la “plus petite des grandes banques” face à la concurrence du Crédit agricole et de la BNP. Cependant, les résultats récents de la banque sont décevants en raison de mauvais choix stratégiques, comme le retard pris pour quitter la Russie et une mauvaise anticipation des variations des taux d’intérêt. Cette situation a entraîné une perte de confiance des investisseurs et une chute du cours de bourse.
Les syndicats s’inquiètent de ce plan de suppressions de postes, bien que la Société générale assure qu’il n’y aura pas de départs contraints. Pour la CGT, ce plan est considéré comme un “séisme”, ouvrant la porte à d’autres restructurations et potentiellement à des cessions d’activités.
Cette réorganisation s’inscrit dans un contexte plus large d’hécatombe dans le secteur bancaire. Depuis quelques années, la digitalisation et les services en ligne ont entraîné la fermeture de nombreuses agences. Aujourd’hui, l’intelligence artificielle accélère les changements et la disparition de certains métiers bancaires. Cette évolution intervient dans un contexte économique tendu marqué par une augmentation des taux d’intérêt.
Le secteur bancaire dans son ensemble connaît des difficultés, notamment avec les déboires de Crédit suisse qui a été racheté par UBS après des placements douteux, ou encore avec la réduction de la voilure de la City de Londres suite au Brexit. Selon les experts, le secteur bancaire a supprimé 60 000 emplois dans le monde en 2023, et cela semble loin d’être terminé.