Leclerc et Système U s’associent avec les grandes marques de la boisson pour faire revivre le système de consigne des bouteilles en verre, dès mercredi en région parisienne.
La consigne est de retour, mercredi 7 février, chez Leclerc et Système U. Ça commence en région parisienne, les clients peuvent venir déposer certaines bouteilles en verre. Les tentatives se multiplient pour faire revivre le bon vieux système de la consigne parce que la loi pousse au réemploi.
Devant l’écran d’une machine plus haute qu’elle, Françoise lit les instructions et apprend le bon geste pour rapporter ses bouteilles en verre : “Il faut tenir la bouteille par le goulot et ça s’enfonce tout seul.” Puis elle récupère son bon d’achat, un peu aidée par le patron du supermarché de la rue Oberkampf, à Paris. Pour Julien Lacave, la consigne, c’est aussi des souvenirs : “Je gère un magasin familial, qui a été créé en 1981. À l’époque, mon grand-père faisait de la consigne en magasin. Donc on fait bel et bien un retour en arrière.” Des habitudes que d’autres pays n’ont jamais perdues, “comme l’Allemagne et la Belgique qui n’ont pas arrêté la consigne, et ça fonctionne.”
“On n’arrivera à le faire que si on le fait tous ensemble”
Pour mettre en place ce système, des concurrents de toujours se sont associés : les distributeurs Système U et Leclerc d’un côté, et de l’autre des marques comme Coca-Cola, Perrier, Vittel, la bière Météor. Mais aussi la limonade Lorina, dont Alexandre Mariat est l’un des dirigeants : “Il est plus cher aujourd’hui de réemployer que de faire du neuf. Je dirais à peu près 50% plus cher. C’est beaucoup mais parce que, pour l’instant, on est au début de l’histoire. L’objectif demain est de passer sur un système de consigne à 100%. On n’arrivera à le faire que si on le fait tous ensemble.”
C’est le travail d’Hugues Pelletier, à la tête de la société Pétrelle. Objectif : la consigne partout en France, mais avec le moins de trajet possible pour chaque bouteille : “Une des grandes innovations, c’est qu’on utilise les camions des cafés-hotêls-restaurants qui passent dans le quartier. Ils vont livrer des bouteilles pleines et ils ont de l’espace vide au retour. Donc on profite de cet espace vide pour que ce soit ramené à un centre où ça va être redispatché par les grands industriels.”
Le principe peut donc plus facilement se développer au niveau local ou régional, autour des centres de lavage. “C’est un point très important sur le plan environnemental, mais aussi sur le plan économique. Et cela permet le retour de la consigne à grande échelle.” La loi exige que, dès cette année, 6% des emballages soient réemployés sur 100 milliards d’emballages utilisés en France.