Dans le cadre des élections européennes, un thème revient systématiquement au centre des engagements de tous les candidats français : le renforcement du pouvoir d’achat des ménages. Cette préoccupation, considérée comme prioritaire par une large part de la population selon les sondages, n’est pas une exclusivité française. Toutefois, Gilles Moëc, chef économiste chez Axa, souligne une particularité nationale : une « sursensibilité » des Français sur les questions de pouvoir d’achat et d’inflation, une inquiétude qui persiste depuis bien avant la pandémie de Covid-19 et ce, malgré une inflation inexistante à l’époque.
En dépit des crises successives qui ont secoué le continent ces quatre dernières années, les Français n’ont pas été les plus malmenés comparativement à leurs voisins européens en termes de pouvoir d’achat. Bien qu’il n’existe pas de définition uniforme du pouvoir d’achat au niveau européen, l’analyse de différents indicateurs permet de dégager certaines tendances. Ces données suggèrent que la situation des ménages français pourrait être relativement plus favorable que celle perçue par l’opinion publique.
Cet écart entre la perception du pouvoir d’achat et la réalité statistique soulève des questions importantes sur les causes de cette « sursensibilité » française. Est-elle le résultat d’une méconnaissance des données économiques réelles, d’une défiance plus générale envers les institutions, ou reflète-t-elle d’autres préoccupations sociales et économiques non prises en compte dans les indicateurs classiques ? Quoi qu’il en soit, le pouvoir d’achat demeure un enjeu central de la politique française, témoignant de l’importance que les citoyens accordent à leur capacité à maintenir ou améliorer leur niveau de vie face aux aléas économiques.
