L’impact croissant de l’IA sur les sondages politiques
L’intelligence artificielle (IA) gagne du terrain dans divers secteurs, y compris en politique. Sa capacité à améliorer la précision des sondages est particulièrement valorisée. Au Royaume-Uni, une IA révolutionnaire fait même campagne en prévision des élections à venir.
Durant les campagnes électorales, les résultats des sondages influencent fortement médias et politiciens. Une récente étude de l’université Harvard souligne la possibilité de confier bientôt la réalisation des sondages aux intelligences artificielles, adressant ainsi le déclin de fiabilité des sondages traditionnels provoqué par la réticence croissante des individus à y participer.
L’approche envisagée implique l’utilisation de grands modèles de langage pour scruter le contenu web en temps réel, y compris les opinions exprimées sur les réseaux sociaux. Grâce à cette technologie, il est envisageable de développer des agents IA capables de simuler des réponses correspondant à des segments démographiques précis, en ajustant variables telles que l’âge, le genre ou les orientations politiques. Des chercheurs ont déjà développé des milliers de ces agents, capables de répondre à des sondages, d’interagir avec des contenus d’actualité ou de réagir à des scénarios hypothétiques.
Des politiciens virtuels pour une démocratie directe ?
L’avancée de ces technologies pourrait aboutir à la création de politiciens virtuels, capables d’ajuster leur discours en fonction des préférences et opinions en temps réel de l’électorat, et même d’engager des conversations personnalisées avec les votants. Cette idée, loin d’être une simple théorie, prend forme avec AI Steve, le premier politicien virtuel en lice pour les élections générales du 4 juillet au Royaume-Uni. Créé par Steven Endacott, un homme d’affaires de Brighton, AI Steve peut mener jusqu’à 10 000 dialogues simultanés avec les citoyens, intégrant leurs réponses et suggestions directement dans sa plateforme.
AI Steve est également programmé pour générer des propositions de loi. Toutefois, un système de garde-fous est mis en place : ces propositions doivent être validées par des humains, sélectionnés parmi le public, pour s’assurer de leur sens et de leur soutien populaire. Cette initiative pourrait marquer un pas vers une forme de démocratie directe, bien que l’efficacité de cette expérimentation reste à évaluer, l’IA étant opérationnelle depuis peu.
La promesse d’une interaction politique personnalisée et instantanée via IA pourrait bien redéfinir les fondements de la communication et de la prise de décision en démocratie. Reste à voir si la réalité tiendra toutes ces promesses futuristes.
