Transition énergétique : est-elle vraiment accessible à tous les ménages ? Voici la vérité !

La question de l’accès à la transition énergétique pour tous les foyers, en particulier pour les ménages à revenus modestes et les classes moyennes, est un enjeu central dans le débat public en France. Le Président a récemment souligné dans son discours sur la planification écologique une « écologie accessible et juste, qui ne laisse personne sans solution ». Cette prise de conscience fait suite à l’épisode des gilets jaunes : exiger des ménages qu’ils participent à la transition sans qu’ils aient accès aux solutions. Où en sommes-nous aujourd’hui ? La transition est-elle réellement accessible à tous les foyers ?

Évolution des aides : un soutien financier en augmentation

Depuis 2005, les programmes d’aides pour soutenir les ménages dans la rénovation de leur logement et l’achat d’un véhicule électrique avec borne de recharge se sont multipliés. Ils ont été de plus en plus indexés sur les revenus des foyers. Durant cette période, les montants individuels des aides ont considérablement augmenté. 

Pour la rénovation d’une maison individuelle et l’achat d’une voiture électrique neuve avec borne de recharge, le montant maximal des aides qu’un foyer obtient a augmenté d’environ 160 % entre 2008 et 2023, passant d’environ 20 000 € à 50 000 €. À titre de comparaison, l’inflation sur la même période a été de 17 %. L’augmentation des aides a été plus marquée pour les ménages modestes et les classes moyennes que pour les foyers aisés.

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Aides insuffisantes pour garantir l’accessibilité économique

Bien que les aides pour la rénovation énergétique et l’achat d’un véhicule électrique aient considérablement augmenté, cela ne garantit pas qu’elles rendent les investissements bas-carbone économiquement accessibles aux ménages. La notion d’accessibilité, telle que nous la considérons, couvre les conditions économiques nécessaires. Mais elles ne sont pas suffisantes pour que les ménages investissent dans la rénovation de leur logement et dans une voiture électrique. Malgré l’augmentation des aides observée ces dernières années, le reste à charge pour les ménages se chiffre encore en dizaines de milliers d’euros.

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L’éco-PTZ : une solution entravée

L’éco-PTZ, dont le plafond a été relevé à 50 000 € pour les rénovations performantes, a une solution de financement pour couvrir le reste à charge. Pour les ménages qui parviennent à obtenir un éco-PTZ, les économies d’énergie réalisées sont suffisantes dans la plupart des cas pour couvrir les mensualités du reste à charge pour tous les ménages. Toutefois, l’obtention d’un éco-PTZ est entravée par de nombreux obstacles pour les ménages, notamment la complexité des démarches administratives et le taux d’endettement induit pour les ménages modestes et les classes moyennes. Le taux d’endettement atteint 70 % pour les ménages les plus modestes. Pour les classes moyennes, il dépasse 5 %, une valeur considérée comme limite étant donné que ce prêt s’ajoute souvent à un prêt immobilier en cours.

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Révision de MaPrimeRénov’ : des avancées positives mais insuffisantes

La révision annoncée de MaPrimeRénov’ pour 2024 apporte des avancées positives : l’augmentation des aides pour les rénovations performantes permet de réduire le reste à charge pour tous les ménages, pour tous les logements. Bien que l’augmentation des aides soit plus marquée pour les ménages modestes, le financement du reste à charge se heurte à leur capacité d’endettement, avec des taux d’endettement excessifs pour ces foyers. Pour les classes moyennes, le taux d’endettement passe sous le seuil de 5 %, une avancée positive, en parallèle de laquelle les autres obstacles au déploiement de l’éco-PTZ devront être levés.

Mobilité électrique : une solution encore trop coûteuse

L’achat d’un véhicule électrique neuf pose un problème de trésorerie pour les ménages modestes et les classes moyennes. Selon les modèles, le reste à charge pour l’achat d’une voiture neuve et l’installation d’une borne de recharge varie entre environ 10 000 et 40 000 €. Pour une citadine standard, il est compris entre 26 000 et 28 000 € pour les ménages des classes moyennes, ce qui représente entre 65 % et 130 % de leurs revenus annuels. 

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Les ménages, notamment les ménages modestes et des classes moyennes, achètent majoritairement des voitures d’occasion. Le reste à charge est beaucoup moins élevé pour une voiture électrique d’occasion (approximativement 7 000 € pour les classes moyennes), mais le marché est encore peu développé en France.

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