L’intelligence artificielle pour réguler la vitesse sur les autoroutes espagnoles
Jusqu’à présent, les autoroutes espagnoles ont une vitesse limitée à 120 km/h. Toutefois, les développements rapides autour de l’intelligence artificielle pourraient changer la donne prochainement.
L’Espagne s’apprête à expérimenter une innovation majeure sur ses autoroutes : l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) pour ajuster dynamiquement les limitations de vitesse, avec des pointes pouvant atteindre 150 km/h. Cette initiative soulève des questions sur l’équilibre entre progrès technologique et préoccupations environnementales.
L’IA au service de la régulation de vitesse en Espagne
Sur un tronçon de l’autoroute AP-7, près de Gérone, l’Espagne teste un système où l’IA analyse en temps réel divers paramètres, tels que le trafic, la météo et la visibilité pour déterminer la vitesse maximale autorisée. Ce système permettrait d’augmenter la limite de vitesse jusqu’à 150 km/h lorsque les conditions sont optimales, tout en la réduisant en cas de nécessité.
L’objectif est d’améliorer la fluidité du trafic et de réduire les embouteillages sans compromettre la sécurité routière. Cette mesure peut cependant entrer en contradiction avec la volonté politique européenne d’électrifier rapidement le parc automobile, car une vitesse plus élevée peut entraîner une dégradation de l’autonomie pour les voitures électriques.
La France face à l’innovation espagnole : entre prudence et réflexion
En France, la limitation de vitesse sur autoroute est généralement fixée à 130 km/h, avec des réductions en cas de conditions météorologiques défavorables. L’idée d’augmenter cette limite, même de manière ponctuelle, pourrait sembler contradictoire avec les engagements environnementaux du pays. Toutefois, l’utilisation de l’IA pour adapter les vitesses en fonction des conditions réelles pourrait également contribuer à une conduite plus efficiente et à une meilleure gestion du trafic.
L’expérimentation espagnole pourrait ainsi servir de modèle pour évaluer les bénéfices et les risques d’une telle approche. Elle invite à une réflexion sur l’intégration des technologies avancées dans la gestion des infrastructures routières, tout en tenant compte des impératifs de sécurité et de durabilité.
Jusque-là, en France, la tendance politique est plutôt à la baisse des limites de vitesse afin de réduire l’accidentologie et la pollution. Si elle peut se justifier dans ce dernier cas, les résultats du passage de 90 à 80 km/h sur le réseau secondaire ne sont guère probants.