Législatives 2024 : pourquoi le climat, grand absent de la campagne, devrait être l’enjeu central selon ces militants !

Les questions d’écologie et de réchauffement climatique ont été largement ignorées durant cette campagne électorale, ce qui, d’après certains militants, est en décalage avec les préoccupations des citoyens. « Quand on voit Jordan Bardella refuser de débattre face à Marine Tondelier, on se dit que c’est aussi pour éviter les sujets écologiques », affirme Gaspard Tamagny. Pour le porte-parole d’Alternatiba, le refus de débattre de la part du leader RN révèle une tendance à minimiser l’importance des thèmes écologiques dans cette campagne.

Une perception négative de l’écologie

Clémentine Nordon, responsable presse de Citoyens pour le climat, critique le récit du RN qui présente l’écologie sous un angle négatif. « Pour eux, l’écologie est perçue comme punitive, les économies d’énergie comme un appauvrissement du niveau de vie, et la lutte pour le pouvoir d’achat est vue comme incompatible avec la lutte contre le réchauffement climatique », explique-t-elle.

Les médias et les politiques : des acteurs de l’oubli

Damien Deville, membre des Colibris, déplore également la focalisation sur des événements comme Sainte-Soline qui ne montrent que l’aspect conflictuel des combats écologiques. « On oublie à quel point cela aliénise les gens des territoires », observe ce chercheur géographe associé à la Sorbonne. Les politiques et les médias sont tous deux responsables de cette omission, selon Gaspard Tamagny. « Il est crucial que chacun évoque ces sujets et confronte les programmes politiques », ajoute-t-il. Clémentine Nordon partage cette opinion et critique la formation insuffisante des journalistes sur ces questions techniques. « Les candidats peuvent dire des énormités sur le climat face à des journalistes, alors qu’ils ne pourraient pas être imprécis sur des sujets comme le budget », regrette-t-elle.

Lire aussi :  Ségolène Royal s'oppose à l'écologie punitive et propose des solutions alternatives

À lire : Nucléaire : EDF officialise les deux futurs EPR de Penly

L’écologie, une priorité pour les citoyens

Malgré ce contexte géopolitique et économique, les militants sur le terrain sont convaincus que l’écologie reste une priorité pour de nombreux Français, même pour ceux qui ne votent pas pour des partis écologistes. Alternatiba a récemment lancé un Tour de France pour promouvoir les actions et discussions sur l’écologie et le climat. « Nous voyons que l’écologie est un sujet fédérateur qui anime les collectifs locaux et crée du lien », rappelle Gaspard Tamagny. Il considère que le vote de colère exprimé aux urnes est compatible avec les luttes écologiques. « Il y a un désir profond de changement de système, ce que nous prônons depuis dix ans : créer un mouvement visant à instaurer une société qui redonne envie de vivre ensemble. »

À lire aussi : Lutte contre la pauvreté : les principales mesures du « Pacte des Solidarités »

Les risques d’une majorité d’extrême droite

Toutefois, une majorité probable de l’extrême droite à l’Assemblée nationale représenterait un recul important pour la justice sociale et climatique, selon ces militants. « L’extrême droite, en particulier le RN, est fondamentalement climatosceptique », rappelle le porte-parole d’Alternatiba. Dans d’autres pays européens où l’extrême droite est au pouvoir, les organisations de la société civile, les syndicats et les associations de lutte sont ciblés pour empêcher toute résistance. 

Les militants craignent une réduction des subventions ou une répression accrue des manifestations et des actions non-violentes. « Le RN prévoit déjà de revenir sur certaines mesures en faveur du climat, comme l’interdiction des véhicules thermiques ou la fin des parcs éoliens. Nous devrons intensifier notre lutte alors que la crise climatique s’aggrave », alerte Gaspard Tamagny.

Lire aussi :  Le bouclier tarifaire sur l'électricité maintenu jusqu'à début 2025, selon Bruno Le Maire

Une résistance ancrée dans les territoires

Damien Deville reste toutefois optimiste. « Dans les campagnes, les endroits où les gens résistent le plus au RN sont ceux où les liens sociaux sont les plus forts », note-t-il. C’est ce qu’il faut promouvoir : la conscience des lieux, la connaissance du bocage dans la Sarthe ou des volcans en Auvergne, pour envisager des combats plus durables.

À lire aussi : Le mystère de l’écharpe rouge de Christophe Barbier : origines et significations

Ne ratez plus aucune information en ajoutant L’Entente à vos favoris sur Google News. Ainsi, vous contribuez à notre développement et nous aidez à continuer de vous fournir des informations de qualité. Un grand merci pour votre confiance et votre soutien !

CES ARTICLES POURRAIENT VOUS INTÉRESSER