Les réseaux sociaux comme Facebook, Instagram et TikTok tirent la quasi-totalité de leurs revenus de la publicité ciblée et de la revente de nos données personnelles. En 2022, Meta, la maison mère de ces réseaux sociaux, a généré environ 116 milliards de dollars, dont 113 milliards grâce à ses revenus publicitaires. Selon Marianne Lumeau, maître de conférences à l’université de Rennes, le modèle d’affaires des réseaux sociaux repose sur la vente de notre attention aux annonceurs publicitaires et sur la vente de nos données personnelles à des entreprises tierces appelées data brokers.
La gratuité des réseaux sociaux repose sur notre consentement à ce que nos données de navigation soient collectées. En analysant finement nos navigations et nos interactions sur internet, les marques parviennent à connaître nos intérêts actuels et à les convertir en actes d’achat. Selon Julien Pillot, enseignant-chercheur en économie à l’Inseec, un utilisateur Facebook rapporte entre 10 et 11 dollars par an en rentrées publicitaires.
Nos données personnelles, telles que nos opinions politiques ou notre orientation sexuelle, ont également de la valeur à des fins d’influence. L’affaire Cambridge Analytica, liée à la campagne de Donald Trump en 2016, a révélé l’utilisation abusive de données sensibles d’utilisateurs à des fins politiques.
Les géants du numérique ont intérêt à ce que nous passions beaucoup de temps sur leurs plateformes pour récolter le maximum de données. Ils mettent en place des stratégies pour nous inciter à rester le plus longtemps possible, comme le défilement infini et l’exposition à du contenu émotionnel. Cela soulève des questions sur l’addiction aux plateformes numériques.
Depuis novembre 2023, Meta propose des abonnements payants pour ceux qui souhaitent ne pas partager leurs données. Cela fait suite à une nouvelle législation européenne. L’abonnement coûte 12 euros par mois, ce qui correspond au revenu moyen généré par Facebook avec nos comptes.
En conclusion, les réseaux sociaux tirent la majorité de leurs revenus de la publicité ciblée et de la revente de nos données personnelles. Notre consentement à partager nos données est essentiel pour maintenir la gratuité de ces plateformes. Cependant, les questions liées à la protection de la vie privée, à l’influence politique et à l’addiction aux réseaux sociaux sont de plus en plus préoccupantes.
