Le logement des travailleurs saisonniers continue de représenter un défi majeur en France, malgré la présence d’un large éventail d’acteurs, d’aides et d’initiatives destinées à faciliter leur accès à un hébergement temporaire. En effet, nombre de ces travailleurs éprouvent des difficultés significatives pour trouver un logement, particulièrement dans les zones à forte attractivité touristique. Pourtant, des solutions existent pour alléger leur fardeau financier.
La garantie Visale : une bouée de sauvetage pour les saisonniers
Une des réponses à cette problématique est proposée par Action Logement à travers la garantie Visale. Ce dispositif, lancé en 2016, offre une caution locative gratuite au travailleur saisonnier, lui permettant ainsi de rassurer le propriétaire sur la couverture du loyer et des charges en cas de défaillance. La garantie couvre des périodes d’occupation de « un à neuf mois », offrant ainsi une flexibilité adaptée aux besoins de mobilité inhérents à ce type d’emploi.
Un dispositif financé par les entreprises pour soutenir la mobilité professionnelle
Financée par une contribution des entreprises (PEEC), Action Logement joue un rôle clé dans la gestion de plus d’un million de logements sociaux et dans le pilotage des aides à la mobilité professionnelle. Les partenaires sociaux, dans le cadre de la convention quinquennale 2023-2027, ont choisi d’élargir les critères d’éligibilité au dispositif Visale. Cette décision vise à faciliter l’accès au logement pour les saisonniers et à répondre aux besoins des entreprises en recherche de main-d’œuvre temporaire. Par ailleurs, le dispositif prévoit une protection pour les bailleurs privés contre les éventuelles dégradations, avec un plafond de remboursement fixé à l’équivalent de trois mois de loyer.
Pour bénéficier de la garantie Visale, les travailleurs saisonniers doivent répondre à plusieurs critères, notamment être âgés d’au moins 18 ans, détenir un contrat de travail saisonnier, résider hors du bassin d’emploi de leur mission et avoir un loyer n’excédant pas 600 euros (800 euros en Île-de-France).
Le logement, un obstacle majeur à l’emploi saisonnier
Selon les données du Conseil économique, social et environnemental (Cese), la France compte environ 2,5 millions de travailleurs saisonniers, dont 15 % travaillent hors de leur région de résidence. L’accès au logement est un frein majeur, avec un quart des candidatures à des postes saisonniers non abouties faute de trouver un hébergement adéquat. Le Cese souligne la surabondance d’acteurs dans ce domaine et plaide pour une meilleure coordination au niveau national, via la création d’un poste de délégué interministériel et d’un guichet unique regroupant toutes les offres de logement et dispositifs d’aide.
Face aux difficultés de recrutement de travailleurs saisonniers, le gouvernement a lancé un plan triennal il y a un an. Toutefois, des acteurs clés comme Catherine Lion du Cese déplorent l’absence de suivi ou de bilan intermédiaire qui permettrait d’évaluer l’efficacité des mesures mises en place.
En dépit des obstacles, les initiatives en cours montrent un engagement croissant en faveur de l’amélioration des conditions de logement des travailleurs saisonniers, essentiels à l’économie touristique et à d’autres secteurs clés en France.