Le Nouveau Front populaire, coalition des partis de gauche pour les élections législatives, a récemment réaffirmé son désir d’annuler la réforme des retraites de 2023. Cette réforme controversée avait repoussé l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Toutefois, les détails précis de cette annulation, ainsi que son coût, n’ont pas été explicitement précisés par la coalition.
Selon les déclarations d’Eric Coquerel, président sortant de la commission des Finances à l’Assemblée, la gauche envisage de présenter une proposition de loi majeure avant 2027 pour rétablir l’âge de départ à la retraite à 60 ans. Cette initiative serait basée sur une collaboration étroite avec les partenaires sociaux.
Financement de la réforme envisagée
Concernant le financement de cette ambition de retour à un des symboles sociaux du premier mandat de François Mitterrand, le front de gauche prévoit d’instaurer une surcotisation pour les hauts salaires et de taxer certains revenus actuellement exempts de cotisations, tels que les dividendes et les rachats d’actions. De plus, le programme prévoit une augmentation graduelle des cotisations vieillesse et une modulation des cotisations sociales patronales.
Critiques et opposition
Les propositions du Nouveau Front populaire ont suscité une vive réaction du camp présidentiel, qui qualifie le plan de dépenses exorbitantes et de matraquage fiscal. Les estimations présidentielles évaluent le coût de la retraite à 60 ans avec 40 annuités de cotisation à environ 53 milliards d’euros, en plus des augmentations prévues pour le minimum contributif et le minimum vieillesse, ce qui élève le coût total des promesses de gauche à des dizaines de milliards supplémentaires.
Projet de résurrection de l’ISF
La stratégie de financement inclut également la résurrection de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), envisagée par le Nouveau Front populaire s’il accède au pouvoir. Cette perspective a également été évoquée par le Rassemblement National, bien que ce dernier ait maintenu une certaine ambiguïté concernant ses plans à ce sujet.
La députée socialiste Valérie Rabault, critiquée au sein de son propre camp, estime que l’abrogation des réformes des retraites et de l’assurance-chômage coûterait environ 5 milliards d’euros pour la période 2024-2027. Elle ajoute que l’augmentation du minimum contributif et du minimum vieillesse représenterait un coût additionnel de près de 6 milliards d’euros.
En parallèle, le gouvernement actuel argue que l’augmentation de l’âge légal à 64 ans et l’accélération de la période de cotisation devraient générer des économies substantielles à moyen et long terme, bien que la revalorisation immédiate des petites pensions engendre des coûts significatifs à court terme.
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