Le Nouveau Front populaire a dévoilé un ambitieux programme économique pour les années 2024-2025, prévoyant un financement de 125 milliards d’euros. Cette annonce a été faite lors d’une conférence de presse ce vendredi, mettant en avant leur stratégie en vue des prochaines élections législatives. Ce regroupement de partis de gauche propose des réformes significatives touchant la fiscalité et les politiques sociales.
Des mesures économiques et sociales d’envergure
Le programme inclut des mesures telles que l’indexation des salaires sur l’inflation, une révision approfondie des tranches d’imposition sur le revenu, et l’abrogation des réformes controversées sur les retraites et l’assurance-chômage. Ces propositions ont déjà suscité des réactions mitigées, tant de la part des adversaires politiques que des experts économiques, en raison de leur coût élevé dans un contexte de dégradation des finances publiques.
Engagements financiers sans creuser le déficit
Eric Coquerel, député de La France insoumise et président de la commission des Finances de l’Assemblée sortante, a insisté sur le fait que ces mesures ne conduiraient pas à une augmentation des déficits. Il a souligné l’effort pour maintenir un équilibre budgétaire malgré un déficit public qui a atteint 5,5 % du PIB en 2023. Selon lui, le programme serait financé par des réformes fiscales et non par un accroissement de la dette.
Le chiffrage détaillé révèle que le coût des mesures atteindra 25 milliards d’euros pour 2024 et grimpera à 100 milliards pour 2025. Le Nouveau Front populaire envisage, dès son éventuelle accession au pouvoir cette année, d’abroger certaines réformes en vigueur et d’augmenter significativement le SMIC ainsi que le point d’indice des fonctionnaires de 10 %.
Financement innovant et réforme fiscale
Alexandre Ouizille, sénateur socialiste, a expliqué que le financement de ces mesures impliquerait la réintroduction immédiate de l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF) avec une composante écologique, générant à elle seule 15 milliards d’euros. De plus, l’imposition des superprofits serait mise en place, contribuant également à hauteur de 15 milliards d’euros.
Pour 2025, les dépenses publiques prévues pourraient atteindre 100 milliards d’euros, avec des recettes équivalentes grâce à une réforme de la fiscalité incluant une modification des tranches d’imposition sur le revenu.
Projection pour 2026-2027 et transformation sociale
Eric Coquerel a également abordé les projections pour la période 2026-2027, qualifiée de « période de transformation », où les recettes pourraient s’élever à 150 milliards d’euros. Cette phase serait marquée par l’adoption d’une grande loi sur la retraite à 60 ans et le recrutement important de fonctionnaires, bien que les détails sur les dépenses spécifiques n’aient pas été précisés.
Le Nouveau Front populaire mise sur une transformation profonde des politiques économiques et sociales de la France, avec un engagement ferme à ne pas accroître les déficits publics. Leur programme propose une redistribution des richesses et un renforcement du pouvoir d’achat, en s’attaquant à la fois aux inégalités et aux défis écologiques.