Le gouvernement souhaite imposer aux supermarchés une mention “visible” et “lisible” pour lutter contre la shrinkflation. Cette pratique consiste à réduire les quantités d’un produit tout en maintenant son prix inchangé, voire en l’augmentant. L’objectif est d’informer les consommateurs et de leur éviter de mauvaises surprises.
Le ministère de l’Economie travaille actuellement sur un texte qui devrait être publié en mars. Selon le cabinet de la ministre déléguée au Commerce, Olivia Grégoire, ce texte vise à répondre à la demande des consommateurs d’être mieux informés en cas de shrinkflation. Il est soumis à Bruxelles pour vérifier sa conformité avec une directive européenne de 2015 sur la transparence des règles techniques.
Le projet d’arrêté prévoit que les supermarchés doivent faire figurer une mention sur les produits ayant fait l’objet d’une réduction des portions. Cette mention devra préciser la quantité vendue avant et après la réduction, ainsi que l’augmentation du prix en pourcentage ou en euros. Elle devra être visible et lisible, directement sur l’emballage ou sur une étiquette attachée ou placée à proximité du produit.
Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, avait déjà exprimé son souhait de rendre obligatoire une telle disposition. Il estime que les industriels doivent informer de manière visible les consommateurs des réductions de contenu. Selon lui, cette pratique se multiplie et est inacceptable.
Cependant, le PDG du groupe Système U, Dominique Schelcher, estime que ce n’est pas aux supermarchés d’informer les consommateurs, mais aux industriels. Il affirme que les industriels savent si leur emballage a été réduit et si leur recette a été remise en cause. Il juge également que cette tâche sera compliquée pour les supermarchés et risque d’être une perte de temps.
Il est à noter que le groupe Carrefour avait déjà signalé en septembre les produits concernés par la shrinkflation, mais cette initiative avait été critiquée par l’association 60 millions de consommateurs, qui la considérait comme une opération de communication. Selon l’association Foodwatch, si ce sont les supermarchés qui décident de faire l’étiquetage, ils risquent de privilégier les produits des marques plutôt que les leurs.