Les agriculteurs français redoutent un traité de libre-échange entre l’Europe et le Mercosur. Gabriel Attal, le Premier ministre, a réaffirmé son opposition à cet accord lors de l’annonce de plusieurs mesures en faveur de l’agriculture. Mais qu’est-ce que le Mercosur exactement ?
Le Mercosur, abréviation de “Mercado comun del Sur” en espagnol, est le marché commun de l’Amérique du Sud. Il s’agit d’une alliance économique entre cinq pays de la région : le Brésil, l’Argentine, le Paraguay, l’Uruguay et plus récemment la Bolivie. Comme les pays européens, ces États ont créé une zone de libre-échange en supprimant les frontières et les droits de douane. Ils ont également une politique commerciale commune envers les pays extérieurs. Les membres du Mercosur coordonnent leurs politiques économiques, agricoles et industrielles. En plus de ces cinq pays, il existe des pays “associés” tels que le Chili, la Colombie, l’Équateur, le Guyana, le Pérou et le Suriname.
Le Mercosur est un acteur majeur avec un marché de près de 300 millions de personnes. Les cinq pays membres représentent à eux seuls 80% du PIB de l’Amérique du Sud. À l’échelle mondiale, le Mercosur est le quatrième bloc économique derrière l’alliance asiatique (Chine, Japon), l’Alena (États-Unis, Canada, Mexique) et l’Union européenne. Parmi les pays membres, le Brésil est le géant de l’alliance. Il produit les trois quarts de la richesse du Mercosur chaque année. Le Brésil est notamment le premier producteur et exportateur mondial de soja, de sucre et de café. Il est également le premier fournisseur mondial de viande bovine, de poulet et de maïs. Cependant, le pays est également connu pour sa production intensive de cultures transgéniques et l’utilisation de pesticides, ce qui suscite des inquiétudes.
Le traité de libre-échange entre l’Europe et le Mercosur préoccupe les agriculteurs français en raison des différences dans les méthodes de culture et d’élevage. Les exigences environnementales et sociales dans le Mercosur sont bien différentes de celles de la France. Les agriculteurs français redoutent une concurrence déloyale de la part des pays sud-américains si cet accord est ratifié. Cependant, il convient de noter que ce traité ne concerne pas uniquement l’agriculture. Il vise également à faciliter les exportations de l’Union européenne vers le Mercosur dans des secteurs tels que l’automobile, la chimie, la pharmacie et les services. C’est pourquoi il est souvent présenté comme un accord “viande contre voitures”.
En conclusion, le traité de libre-échange entre l’Europe et le Mercosur suscite des inquiétudes chez les agriculteurs français en raison des différences de normes et de pratiques agricoles. Alors que les agriculteurs craignent une concurrence déloyale, cet accord vise également à faciliter les exportations de produits industriels et de services de l’Union européenne vers le Mercosur.
