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La Banque de France anticipe une faible croissance du PIB de seulement 0,1 % pour le deuxième trimestre, et ce, dans le meilleur des cas. Malgré cette prévision morose, l’institution maintient ses projections de croissance annuelle de 0,8 % pour cette année, avant une accélération à 1,2 % en 2025 et 1,6 % en 2026.
Les prévisions ont été finalisées le 22 mai et n’intègrent pas la récente révision à la hausse de 0,1 point de l’acquis de croissance au premier trimestre par l’Insee. L’activité au deuxième trimestre progresserait toutefois plus faiblement que prévu, en raison des nombreux jours fériés en mai.
Désinflation
Le chiffre de 0,8 % en 2024 est jugé « cohérent » et n’est pas éloigné de l’objectif de Bercy, qui vise une hausse du PIB de 1 % cette année. Les aléas autour de ce scénario sont « élevés », selon la banque centrale, qui n’a pas souhaité commenter l’effet d’une possible évolution du paysage politique hexagonal.
« La France se rapproche de la moyenne de la zone euro », observe Olivier Garnier, directeur général de l’institution, mais l’inflation y est « légèrement inférieure » et devrait atteindre en moyenne annuelle 2,5 % en 2024, mesurée par l’indice des prix harmonisés (IPCH). La désinflation serait « plus lente » dans les services.
La Banque de France mise sur une reprise tirée par la consommation des ménages, qui renouerait avec un rythme de progression de 1,2 % cette année, portée par les gains de pouvoir d’achat liés à la hausse des salaires réels et une nouvelle revalorisation du SMIC au troisième trimestre.
L’investissement des entreprises cesserait de reculer à partir du second semestre, grâce notamment à la baisse des taux d’intérêt. Les achats immobiliers des ménages, eux, ne repartiraient à la hausse que l’an prochain.
Impact des économies budgétaires
La Banque de France estime désormais que le retournement du marché du travail ne se produira pas avant le troisième trimestre. L’économie tricolore créerait encore 84 000 emplois en 2024, mais en détruirait l’an prochain. Le taux de chômage n’augmenterait que légèrement cette année à 7,6 % (+0,1 %), mais monterait à 7,9 % en 2025 avant de redescendre.
L’activité économique retrouverait néanmoins de la vigueur l’année prochaine. L’inflation tomberait à 1,7 % en moyenne annuelle. La baisse des taux d’intérêt et la détente des conditions de crédit qui s’ensuivrait permettraient aux ménages et aux entreprises de recommencer à investir.
La Banque de France a cependant revu à la baisse de 0,3 point sa prévision de croissance pour l’an prochain. En mars dernier, elle prévoyait encore une hausse du PIB de 1,5 % en 2025. Le nouveau scénario tient compte de prix de l’énergie un peu plus élevés qu’attendu. Il intègre aussi l’impact des économies budgétaires promises par le gouvernement. Selon l’institution monétaire, qui voit le déficit public revenir progressivement à 4 % du PIB dans deux ans, les plans annoncés entraîneraient un « ajustement structurel primaire » de 0,6 point de PIB en 2025 et en 2026.
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