Législatives 2024 : Bruno Le Maire s’engage à renégocier les tarifs électriques avec EDF

Le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a annoncé jeudi de potentielles futures négociations avec EDF concernant les tarifs de l’électricité, si la majorité en place reste au pouvoir après les prochaines élections législatives. Cette déclaration a été faite devant le Medef, en présence des principaux partis politiques, en prévision des élections du 30 juin et du 7 juillet.

“Nous avons proposé des contrats à long terme. Est-ce que le prix est satisfaisant ? Non. Est-ce qu’il faudra par conséquent rouvrir la négociation avec EDF ? Ma réponse est oui”, a-t-il affirmé, soulignant la nécessité d’une révision des prix pour soutenir l’industrie française. “Nous voulons plus de réacteurs, plus de renouvelables et nous rouvrirons la négociation des contrats avec EDF parce que le prix de sortie n’est pas suffisant et pas suffisamment compétitif,” a ajouté Bruno Le Maire.

Impact sur la compétitivité industrielle

En novembre, un accord avait été signé entre l’État et EDF fixant un prix moyen à long terme de 70 euros le megawattheure, dans le cadre de la fin du dispositif de l’Arenh prévue pour décembre 2025. Cet accord prévoit également une taxation des profits d’EDF au-delà de 110 euros le MWh, avec 90 % des revenus supplémentaires redistribués aux consommateurs.

Ce tarif avait suscité une vive réaction parmi les industriels, notamment ceux consommant beaucoup d’électricité, qui craignent une perte de compétitivité face à leurs homologues américains et chinois, bénéficiant de tarifs nettement inférieurs.

Dialogue avec le secteur industriel

Depuis l’accord de novembre, EDF a entamé des discussions avec les industriels pour établir des contrats d’allocation de production nucléaire, permettant aux entreprises de réserver une partie de la puissance du parc nucléaire français. Ces contrats, qui reflètent les coûts de production réels, ont conduit à la signature de quatre lettres d’intention, couvrant 10 TWh par an pour des périodes de 10 à 15 ans.

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“Ces contrats concernent principalement de nouveaux projets de décarbonation, mais il serait judicieux de les étendre aux usines déjà en fonctionnement”, a commenté Nicolas de Warren, président de l’Union des industries utilisatrices d’énergie (Uniden). Il a également souligné l’importance de ces négociations pour le secteur industriel.

Recherche d’un prix d’équilibre

EDF, qui n’a pas souhaité commenter les déclarations de Bruno Le Maire, a par ailleurs mis en place 1.600 “offres de marché à moyen terme” destinées principalement aux PME, prolongeant ainsi la durée des contrats de trois à cinq ans. Ces nouvelles offres, couvrant également plus de 10 TWh par an, montrent une volonté de s’adapter aux besoins des petites et moyennes entreprises.

La recherche d’un prix équilibré, qui permette à la fois de couvrir les besoins de financement d’EDF et de préserver la compétitivité des industriels français, sera un défi majeur pour le prochain gouvernement. Des acteurs de la filière hydrogène suggèrent même un prix cible autour de 40 euros le MWh pour faciliter le développement de cette énergie verte en France.

La renégociation des tarifs d’électricité apparaît donc comme une étape cruciale pour l’avenir énergétique et industriel du pays, impliquant des décisions stratégiques pour maintenir l’attractivité et les investissements en France.

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