Intervention déroutante de Jordan Bardella
Lors de son intervention devant les dirigeants du Medef, Jordan Bardella, président du Rassemblement National (RN), a semblé peiner à convaincre son auditoire. Invité à détailler les propositions de son parti pour les législatives, il a abordé avec difficulté la question du recul de l’âge de départ à la retraite, suscitant rires et applaudissements ironiques de l’assemblée, notamment après la remarque de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie : « Moi, je n’ai rien compris ! ».
Confusion autour de la réforme des retraites
Depuis la dissolution de l’Assemblée, les positions du RN sur la réforme des retraites génèrent de l’incertitude. Initialement, Bardella avait indiqué que l’abrogation de la réforme prévue pour 2023 serait reportée à l’automne en cas de victoire aux élections. Il a également évoqué des mesures favorisant les départs en retraite à 60 ans pour les personnes ayant des carrières longues, après 40 années de cotisation.
Face à des entrepreneurs exprimant leur perplexité, Bardella a réitéré que son parti n’avancerait pas l’âge de départ à la retraite, bien que la réforme de Macron soit déjà en application depuis l’automne 2023. Il a aussi mentionné que des ajustements seraient envisagés selon les marges budgétaires disponibles, laissant entrevoir la possibilité de maintenir l’âge légal à 64 ans tout en permettant un départ anticipé à 60 ans pour certaines carrières.
Des perspectives incertaines pour les retraites
La proposition de réduire la durée de cotisation nécessaire pour un départ anticipé à 60 ans pourrait, selon certains, transformer les carrières longues en « carrières courtes ». Cette mesure pourrait créer des disparités significatives entre les citoyens français. Lors de la présidentielle de 2022, Marine Le Pen avait déjà promis une retraite à 60 ans pour les travailleurs précoces, avec un maximum de 42 années de cotisation.
Réactions et inquiétudes du Medef
Le flou persistant sur la gestion des retraites pour ceux n’ayant pas de carrière longue n’a pas été levé, même avec la présence d’Eric Ciotti, président temporaire des Républicains et allié au RN, qui n’a pas abordé la question. Michel Picon, président de l’U2P, ainsi que Patrick Martin, président du Medef, ont exprimé leurs préoccupations, ce dernier qualifiant les changements de position du RN de « rétropédalage », potentiellement néfastes pour les finances publiques et contraires aux besoins de production et de réindustrialisation du pays.