Selon une étude réalisée par l’économiste Thomas Coutrot, de plus en plus de salariés estiment que leur travail nuit à l’environnement. Pour mener cette étude, Coutrot s’est appuyé sur les résultats de l’enquête sur les Conditions de travail réalisée en 2019 par les services statistiques du ministère du Travail. Sur les 24 000 travailleurs interrogés, 24% ont déclaré que leur travail avait parfois des conséquences négatives sur l’environnement, tandis que 7% ont répondu “toujours” ou “souvent”.
Les travailleurs qui se sentent le plus concernés par les conséquences de leur travail sur l’environnement sont principalement des ouvriers et des exploitants agricoles, peu diplômés et ayant un revenu relativement faible. Ces profils, souvent considérés comme les moins écolos dans les enquêtes d’opinion, sont pourtant les plus touchés par les tâches polluantes et dangereuses. Cette situation renvoie également à la présence fréquente d’intérimaires et de travailleurs étrangers, qui signalent plus souvent un conflit éthique environnemental.
Ces travailleurs expriment également des craintes pour leur sécurité et celle des autres, ainsi qu’une forte intensité émotionnelle liée à leur travail. Près de la moitié d’entre eux jugent leur travail insoutenable, et 37% affirment vouloir changer de métier dans les trois ans, soit 10 points de plus que la moyenne des actifs.
En ce qui concerne les salariés travaillant dans les bureaux, l’étude a révélé que seuls 5% d’entre eux estiment que leur travail a des conséquences néfastes pour la nature. Les professions les plus concernées sont la communication, le graphisme, le BTP et le marketing, tandis que la banque et l’industrie ne signalent rien de particulier.
Cette étude met en lumière les préoccupations croissantes des salariés quant à l’impact de leur travail sur l’environnement. Ces résultats pourraient encourager les entreprises à repenser leurs pratiques et à intégrer davantage de mesures écologiques dans leurs activités.
