Les pharmacies situées dans les zones rurales pourraient bientôt bénéficier d’un soutien financier substantiel. En effet, une aide pouvant atteindre 20.000 euros annuellement est à l’étude, à condition que les représentants des pharmaciens s’accordent avec la Sécurité sociale dans les jours à venir.
Une Stratégie Contre les Déserts Pharmaceutiques
Marguerite Cazeneuve, la numéro deux de l’Assurance Maladie, défend cette initiative comme une mesure efficace contre le fléau des déserts pharmaceutiques. Cette proposition intervient dans un contexte où, malgré une activité en hausse durant la pandémie, les pharmaciens ont exprimé leur mécontentement par une grève massive la semaine dernière, principalement due à l’augmentation des charges et à la fermeture croissante des officines.
La Situation Alarmante des Officines Françaises
Le paysage pharmaceutique français montre des signes inquiétants avec un nombre d’officines passant sous le seuil des 20.000, conséquence directe de plus de 200 fermetures l’année dernière. Les pharmacies rurales, en particulier, sont confrontées à des défis économiques majeurs, exacerbés par la diminution de la population et le départ à la retraite des médecins sans successeurs, mettant en péril l’accès aux soins de base pour de nombreux Français.
Une Aide Financière Ciblée
L’Assurance Maladie, dans le cadre des négociations avec les syndicats de pharmaciens entamées en décembre, propose une aide financière spécifiquement destinée aux pharmacies uniques dans leur commune. Entre 1.000 et 2.000 établissements pourraient ainsi bénéficier de ce soutien. Philippe Besset, représentant de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), insiste sur la nécessité d’attribuer cette aide le plus rapidement possible.
En parallèle, l’Assurance Maladie suggère une augmentation des honoraires pour chaque ordonnance, avec une attention particulière pour les services de garde de nuit, ainsi qu’une meilleure rémunération pour les pharmacies offrant des services de vaccination ou de dépistage.
Des Mesures Insuffisantes Selon Certains Syndicats
Pierre-Olivier Variot, du syndicat USPO, juge que ces mesures ne sont pas à la hauteur des attentes pour préserver le réseau pharmaceutique. Toutefois, la FSPF se montre plus réceptive, tout en espérant que le gouvernement permettra aux officines de bénéficier de davantage de remises de la part des fabricants, notamment sur les médicaments biosimilaires et hybrides.
La balle est désormais dans le camp des syndicats qui, s’ils refusent l’offre, devront attendre la fin de 2026 pour reprendre les négociations. L’Assurance Maladie rappelle avoir proposé un budget de 150 millions d’euros pour soutenir le secteur.
Cette période cruciale pourrait donc marquer un tournant dans la lutte contre les déserts pharmaceutiques en France, à condition que les différentes parties parviennent à un consensus bénéfique pour tous.