La révolution de l’intelligence artificielle (IA) continue de s’étendre à des domaines toujours plus variés, avec des conséquences notables sur l’emploi. IBM, l’une des sociétés pionnières dans le secteur de l’IA, vient d’annoncer la suspension de certains recrutements, concernant des postes susceptibles d’être remplacés par des technologies d’IA. Mais quelles sont ces professions menacées, et quelles pourraient être les retombées de cette décision sur le marché du travail ?
Les emplois touchés par l’intelligence artificielle
Arvin Krishna, le PDG d’IBM, a déclaré dans une interview à Bloomberg que l’entreprise envisage de suspendre les embauches sur environ 30% de ses postes non liés à la relation client au cours des cinq prochaines années. Cette annonce confirme la tendance croissante à l’automatisation des tâches, qui se manifeste déjà par l’essor des robots et des logiciels de traitement des données.
Parmi les emplois concernés, on retrouve principalement des postes dits “à col blanc”, soit des professions administratives et de gestion. Les secrétaires et autres travailleurs de bureau pourraient donc être particulièrement touchés par cette évolution. Cependant, il est important de noter que l’IA ne se cantonne pas aux emplois répétitifs ou manuels, mais se développe également dans des domaines créatifs, tels que la rédaction de textes ou la production de contenus audiovisuels.
Les conséquences sur le marché du travail
L’annonce d’IBM s’inscrit dans un contexte où de plus en plus d’employeurs prennent en compte les avancées de l’IA pour repenser leur stratégie de recrutement et d’organisation du travail. La banque Goldman Sachs prévoit ainsi que l’IA pourrait impacter jusqu’à deux tiers des emplois, mais aussi générer une croissance de 7% du PIB mondial d’ici 10 ans.
Si les nouvelles technologies permettent aux entreprises d’améliorer leur efficacité et de réduire leurs coûts, elles entraînent également des inquiétudes pour les travailleurs, qui craignent de voir leur emploi disparaître. Toutefois, l’IA pourrait également créer de nouvelles opportunités professionnelles, en donnant naissance à des métiers encore inexistants.
L’intelligence artificielle et la propriété intellectuelle
Un autre enjeu soulevé par le développement de l’IA est celui de la propriété intellectuelle. La question se pose notamment dans le secteur de la création artistique, où la possibilité pour des algorithmes d’écrire des scénarios, des romans ou des essais soulève des interrogations sur la paternité des œuvres et la rémunération des auteurs.
Aux États-Unis, la Writers Guild of America (WGA), syndicat des scénaristes, a récemment inclus la régulation de l’IA dans ses revendications contractuelles, exigeant que les oeuvres littéraires et les scénarios ne puissent pas être créés ou crédités par des algorithmes. Cette démarche souligne les préoccupations des professionnels quant à la protection de leurs droits dans un monde où l’IA prend de plus en plus de place.
Le cas de ChatGPT et ses répercussions
Un exemple récent de l’impact de l’IA sur la création littéraire est celui de ChatGPT, un logiciel développé par OpenAI capable de rédiger des textes cohérents et crédibles. Cette technologie a suscité de vives réactions chez les enseignants, qui peinent à discerner si les travaux de leurs élèves ont été rédigés par eux-mêmes ou par le programme.
Le problème ne se limite pas au monde de l’éducation, puisque des secteurs tels que le journalisme ou l’industrie du divertissement pourraient également être touchés. Dans ce contexte, la demande de la WGA d’interdire l’utilisation d’IA pour la création d’oeuvres littéraires ou audiovisuelles témoigne d’une volonté de préserver l’intégrité et l’authenticité des contenus.
La mutation des emplois face à l’IA
Face à ces défis, la société doit s’adapter pour tirer profit des avancées de l’IA tout en préservant les emplois et les droits des travailleurs. Il est nécessaire d’envisager une reconversion professionnelle pour les personnes dont les métiers sont menacés, en les formant à de nouvelles compétences en adéquation avec les besoins du marché.
De plus, les entreprises pourraient être amenées à repenser leur organisation du travail, en favorisant une collaboration entre l’homme et la machine plutôt que de les opposer. L’IA peut en effet être utilisée comme un outil complémentaire, permettant aux travailleurs de se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée et de gagner en efficacité.
Un avenir incertain et des opportunités à saisir
L’annonce d’IBM témoigne d’une prise de conscience des enjeux liés à l’IA et de la nécessité d’anticiper ses conséquences sur le marché du travail. Si l’automatisation des tâches représente un défi pour les travailleurs et les entreprises, elle offre également des opportunités de croissance et d’innovation.
Il appartient donc à chacun de se préparer à cette transformation et de rester attentif aux évolutions du secteur, afin de saisir les chances offertes par l’IA et d’assurer un avenir professionnel pérenne et épanouissant.